Les mots de MJ

Repasser la porte de Yakaar,

portant son si doux nom d’espoir.

Voir vos visages se parer de sourires à l’entrée de l’école,

Spectacle improvisé, pirouettes et cabrioles.

Apprivoiser nos différences qui vous paraissent étranges,

Même quand une inconnue couleur de peau peut sembler dérangeante.

Naïveté de l’enfance,

Faisant oublier l’importance des 5 sens.

Des cris, des crissements de table, des sons stridents inadmissibles,

A nos oreilles si inconfortables, aux vôtres si imperceptibles.

Vous voir vous impatienter de retourner voir la mer,

A quelques kilomètres pourtant, mais si chers.

Sentir les vrombissements des vagues sans percevoir le danger,

Se mouvoir et danser au tamtam des djembés.

Admirer vos progrès, le maniement des signes,

Vos mains qui se délient, pour déchiffrer les lignes.

Votre rapidité d’apprentissage,

Laissant rapidement nos explications hors d’usage.

Travailler la mémoire et la précision,

Enjamber des pneus avec agilité, rattraper un ballon.

Chanter avec ses mains, imagier animalier,

Pour que le handicap puisse être acclimaté.

Immortaliser l’instant, le mouvement,

Sous les yeux de l’artiste, rafalement.

Photographie non trouble,

Il faudra trier les doubles.

Repeindre la façade d’un vert incandescent,

Pour que depuis l’espace ce centre soit resplendissant.

Retrouver le calme et la simplicité des cases après ces longues journées,

Discuter, échanger et jouer sans Rumminer.

Quelques punaises, sauterelles mais point de loup garou,

Parfois pour un cafard prendre les jambes à son cou.

Au coucher de soleil se laisser dériver,

Océan déchaîné, au rythme des marées.

Partager un bon appétit dans des plats en fer blanc,

S’endormir calmement au son de l’océan.

A défaut d’électricité, absence de pollution lumineuse,

Vœu d’étoile filante au sein d’une nébuleuse.

Peut-être celui que la surdité ne rende pas différent,

Et que l’apprivoiser devienne un jeu d’enfant…”