DATE DE CRÉATION
2019
SALARIÉS
14
ENFANTS SCOLARISÉS
34
BUDGET ANNUEL
30 000 €
ENFANTS EN FORMATION PRO
4
LANGUES ENSEIGNÉEs
4
Parrainer un enfant de l’école Yakaar c’est l’inclure dans la société sénégalaise et lui donner accès à l’éducation malgré son handicap.
“Lorsqu’on vous regarde, on ne voit pas de différence. On voit juste les sourires incroyables de l’innocence de l’enfance. Même si l’école est une nouvelle entité pour vous, et que nous n’avons pas le même langage, vous effacez tous les codes et les préjugés. Et vous redonnez peut-être un peu foi en l’humanité…”
LA PETITE HISTOIRE DE YAKAAR
Depuis 2010, au cours de nos missions nous avons vu passer des milliers d’oreilles, plus ou moins jeunes. Ce sont les plus jeunes d’entre elles qui nous ont interpellées au fil des années… Plus précisément lors de la mission de 2016, c’est la rencontre avec un enfant, Assane, dont les yeux brillaient de curiosité malgré une voix silencieuse qui a été déterminante. Ces yeux, nous ne les oublierons jamais ! Cet enfant sourd qui n’a pu acquérir les bases du langage oral, se retrouvait dépourvu d’outils de communication et laissé pour compte sans accès à l’éducation. Il nous a poussé à proposer plus que des appareillages auditifs limités. Nous avons dû imaginer un lieu où les enfants pourraient apprendre, la langue des signes par exemple.
Le modèle des écoles pour enfants sourds de Dakar et de Thiès fonctionne cependant elles se situent trop loin et sont trop chères pour les familles démunies de notre ville. C’est alors que nous décidons de monter notre propre école gratuite à MBoro ! Nous dessinons pendant un an les contours de cette école : le personnel nécessaire, le programme pédagogique, l’emplacement, les plans, l’acquisition d’un terrain et sa construction. Notre intermédiaire privilégié sur place, un ami de longue date en deviendra le directeur : NDiouga Minete.
LA CRÉATION
En France, nous trouvons les financements au travers de partenaires pérennes privés. L’école voit le jour en 2019 et portera le nom de Yakaar signifiant espoir en Wollof (la deuxième langue officiel du pays).
Entre le tabou du handicap au Sénégal et l’épidémie du Covid, il faudra plus de temps pour remplir ses bancs. Notre directeur a dû faire du porte à porte pour trouver les enfants sourds, rassurer les parents sur la viabilité du projet et leur expliquer l’intérêt de donner une éducation à leurs enfants.
Ce sont les premières pages d’une longue histoire qui commence à s’écrire…
A la rentrée scolaire 2022, l’école comptait déjà 28 élèves âgés de 4 à 14 ans répartis sur des niveaux allant des classes de petites sections au CE1. Il faut savoir que ces enfants n’ont pour la plupart jamais eu accès à l’éducation ou se sont retrouvé dans une scolarité inadaptée à leur handicap. Ils ont rejoint par conséquent notre école avec peu de connaissances voir pas du tout. Nous devons alors reprendre avec eux toutes les bases de la lecture, de l’écriture et de l’arithmétique. Dans la mesure du possible, nous souhaitons désormais accueillir les enfants déficients dès leur plus jeune âge afin de maximiser leur chance dans la vie.
Nous venons de financer la construction de 2 salles de classes supplémentaires pour répondre à la demande croissante d’intégrations d’élèves et au besoin de réorganisation des classes. Les travaux ont débutés à l’été 2023.
Dorénavant, lors des missions annuelles, une équipe entière de bénévoles est spécifiquement détachée pour l’aide au développement de l’école. Cela permet de réaliser l’évaluation du niveau de handicaps des élèves et surtout de leur proposer un moment unique d’activités extra-scolaires. Parfois même, face à la réussite de certains projets pédagogiques, des ateliers sont inclus sous forme de module au programme scolaire. Nous souhaiterions d’ailleurs continuer l’amélioration de notre accompagnement global des conditions scolaires des élèves. En ce sens, nous avons défini un certain nombre d’actions prioritaires dans le but de pérenniser la réussite éducative de tous les élèves via du parrainage.
L’ÉQUIPE ÉDUCATIVE
Plusieurs professeurs se répartissent l’enseignement sous la supervision d’un responsable pédagogique :
• Mame Diarra est en charge des petites sections. Elle sort de l’école de la renaissance des sourds de Dakar. Sourde, elle est la porte d’entrée de ses enfants n’ayant jamais eu accès à la communication. C’est une chance d’avoir pu l’intégrer comme enseignante.
• François Manga s’occupe quant à lui de la classe des CP. Il apporte énormément aux enfants de part sa riche expérience dans le monde de la surdité. Il est notamment formateur en langue des signes et interprète pour le président. Il incarne la bienveillance et la définition de la passion de transmettre. Il est un véritable référent dans cette école.
• Pascal est un enseignant entendant signant, ancien élève de l’école de la renaissance des sourds. Il prend le relai de Manga quand il n’est pas là et s’occupe aussi de la classe des moyens. Il enseigne la lecture et les mathématiques de manière rigoureuse et son sourire est très contagieux. Pascal est arrivé en 2023 et compte bien resté un moment ici.
• Binta est également entendante signante. Elle a été formé par Manga pendant plusieurs années et a réellement trouvé sa place dans cette école. Elle s’occupe de la classe des grands et les prépare à réintégrer la société entendante. Elle représente la passerelle indispensable entre l’école et leur futur scolaire et professionnel.
ET POUR LE FUTUR
Afin de satisfaire le besoin de certaines familles dont le foyer est trop éloigné de l’école pour s’y rendre à pied et ne pas risquer la déscolarisation de certains élèves, nous avons financé un chauffeur et l’achat d’un bus de ramassage scolaire gratuit.
Néanmoins, la construction de l’internat est actuellement en pause faute de moyens financiers suffisants. Les plans sont prêts, les budgets sont annoncés, il n’y a plus qu’à ! Les fresques actuelles de nos artistes n’ont qu’à bien se tenir, pleins de nouveaux murs vierges les attendent et avec eux l’écriture de la suite de notre histoire.Face à la demande croissante d’enfants habitants plus loin, nous avons décidé de faire l’acquisition d’un terrain supplémentaire juxtaposé à celui de l’école. Le projet sera d’y construire un internat. Sans cela, de nombreuses familles conquises par l’école renoncent à inscrire leurs enfants qui restent alors non scolarisés et isolés.