Alors Humanitaire Mboro c’est ça :

C’est des rires, des sourires, où l’on voit toutes les dents,
Des cris si communicatifs, parfois un peu stridents.
C’est de la poussière, du sable, de l’humidité,
Et des fourmis qui mordent rageusement les pieds.

C’est des odeurs de poissons grillés mêlées au craquant du riz,
Et de tube auditifs en plastique coudés par une bougie.
C’est des audiométries, des empreintes, du façonnage d’embouts,
Travaillés avec millimétrie, pour entendre à moindre coût.

C’est une palette incroyable de couleurs flamboyantes,
De tissus impeccables sur des peaux transpirantes.

Ce n’est pas une semaine mais ce sont des heures.

Des heures d’attente parfois, sous un soleil de plomb.
Ou des mouvements de mains sont une discussion.
Parfois un doux hochement de tête au moindre décibel,
Ou des mines attristées quand nul son n’interpelle.

C’est des essais de montures à l’optique, parfois un peu rétro,
Qui donnent un air atypique, mêlé au style afro.

C’est des partages un peu tardifs de déjeuner à terre,
Mais avec tout de même le luxe d’avoir une cuillère.

Des chants, des tapes de djembé, des voies mélancoliques.
Et des ondulations aux vibrations de la musique.

C’est un défaut d’outils de gymnastique sur les étalages,
Alors on saute dans des pneus, on compte les coquillages.
Avec des règles de handball parfois un peu flexibles,
Mais une envie d’apprendre qui semble insubmersible.

Et puis Humanitaire Mboro c’est aussi la révérence de la mer. Si majestueuse. Celle que vous n’entendez pas mais que l’on ressent tous ensemble. Ses rouleaux océaniques et ses courants qui partent vers le large, faisant trembler les barques colorées des pécheurs, pour nous rappeler sans cesse la fragilité de la condition humaine…

Humanitaire MBoro c’est tout ça à la fois. Vivre dans deux mondes opposés mais regarder du même côté. Ressentir l’air marin et se donner la main.”

                                                                           MJ Depotter